dimanche 9 octobre 2016

Ted Hughes, Relic


Tentative de traduction, sans rythme ni rime.

RELIQUE

J'ai trouvé cette mandibule sur le rivage.
Là, crabes, chiens de mer, brisés par les déferlantes, ou jetés
Et tressautant une demi-heure avant de se dessécher en une croûte,
Continuent le commencement. Les profondeurs sont froides ;
Dans cette obscurité, la camaraderie n'a pas cours.

Rien ne touche, qui n'agrippe et ne dévore. Et les mâchoires,
Avant d'être satisfaites, avant que leur but tendu
Ne se relâche, finissent entre des mâchoires, finissent rongées jusqu'à l'os. Les mâchoires
Mangent, et finissent, et la mandibule arrive sur la plage.
C'est ce qu'accomplit la mer, avec les coquilles,
Les vertèbres, les pinces, les carapaces, les crânes.

Le temps, dans la mer, se mange la queue, prospère, rejette
Ces indigérables, espars de desseins
Qui ont failli loin de la surface. Nul ne devient riche
Dans la mer. Cette mandibule recourbée n'a jamais souri,
Mais toujours attrapait, attrapait ; c'est maintenant un cénotaphe.