mardi 16 avril 2013

Combat juvénile

Rappelons tout d'abord qu'elle est au lycée.

http://m.slateafrique.com/163413/amina-femen-tunisienne-dit-avoir-fui-sa-famille-apres-avoir-ete-maltraitee

Son combat est juvénile, au moins dans sa forme : pas sûr que le mode d'expression choisi fasse avancer les choses. Par ailleurs il n'est pas exclu qu'elle affabule, qu'elle souffre réellement de troubles psychologiques. Mais, maltraitée (peut-être) par sa famille, prise sous le feu des médias, condamnée ou instrumentalisée au nom de telle ou telle cause, menacée de mort (ou pire) par ses compatriotes les plus obscurantistes, subissant des menaces et des pressions contradictoires, cette toute jeune femme mérite la sympathie, pas le mépris.

mardi 9 avril 2013

Stochocratie

Et si on tirait au sort les députés parmi le corps électoral ?

Cinq cent personnes tirés au sort parmi l'ensemble des adultes jouissant de leurs droits civiques. Service civil obligatoire, dédommagement forfaitaire généreux, trois mois de formation (redoublement pour les cancres) avec insistance sur l'éthique et les pièges qui attendent le néophyte. Un an de service, ou deux ans. Mise à disposition de tous les aides et conseillers nécessaires (à creuser).

Qu'en pensez-vous ? La politique doit-elle être un métier ? Peut-on faire confiance à 500 citoyens pour se comporter comme des adultes ? Ou le "peuple souverain" doit-il être toujours ''représenté'' par ses tuteurs, en éternel mineur ?



POUR:
  • Déclin de la "caste" politique et de la rente attenante. Faire taire les populismes, la haine envers la classe/profession politique. Mais est-ce une raison suffisante pour réparer ce qui peut-être n'est pas cassé ?
  • La mort de la langue de bois et de l'obsession des sondages ?
  • Introduire une vraie représentativité de toutes les classes, genres, lieux... (Surtout pas de quotas ni circonscriptions, on prend dans le pool des citoyens). Le Peuple souverain ?

    CONTRE :
    • Nature du pouvoir. Le pouvoir se désire, s'arrache de haute lutte, se négocie, se maintient chaque jour par la ruse, l'expérience, la force de caractère ou simplement la grande gueule. Des innocents se feraient bouffer (par un exécutif élu plus ''classique'', par les technocrates chargés de les ''guider'', par un démagogue ou une ''autorité'' en leur sein, par 15 personnes plus motivées que les autres...) Mais justement, ne peut-on pas changer la nature du pouvoir ? Aujourd'hui déjà bien moins violent et arbitraire qu'il y a 300 ans. On ne tue plus les vaincus. Peut-on réduire encore une partie du côté ''crade'' et parasitique (ruse, manoeuvres, manipulations) ?
    • Motivation. Les députés de hasard glanderaient ? Rémunération plus répression ne suffiraient pas, il faut une carotte, une prime au bon boulot. La motivation intrinsèque est le garant du boulot des élus, avec bien sûr l'envie d'être réélu. Ce sont des gens motivés, parfois des stakhanovistes. Ceci dit, absentéisme. A 80% le ''travail'' d'un député n'est pas ce qu'on désirerait qu'il fût.
    • Compétence. Nécessite de rédiger des lois conformes à la Constitution, compatibles avec le corpus législatif pré-existant. Le Sénat, sérail de croulants par excellence, rédige des lois de bonne qualité, plus que l'Assemblée. Si les technocrates devaient dicter les lois à des parlementaires perdus, on serait loin du but recherché...
    • Consensus ou cacophonie ? Déclin des partis dont le rôle deviendrait différent (plus proche d'un lobby ?) En l'absence de discipline de parti, à quoi ressemblerait un hémicycle ? Les "élus du sort" auraient-ils une raison pour se mettre d'accord et travailler ensemble ? Est-ce nécessaire dans le cas d'un vote pour/contre ?
    Ma compagne refuse obstinément de siéger à l'Assemblée, même si elle était tirée au sort. Que faire d'elle, la fusiller ?

    http://en.wikipedia.org/wiki/Sortition