mercredi 13 mai 2009

Omar el-Béchir en 1989 et en 2009

Lors du coup d'Etat militaire qui renversa le précédent régime en 1989, Omar el-Béchir harangue la foule. Une kalachnikov dans une main et un Coran dans l'autre, il promet de "purger le pays des renégats, des larbins, des ennemis du peuple et des ennemis des forces armées" : "Quiconque trahit la nation ne mérite pas l'honneur de vivre."

Les institutions sont démantelées, les pouvoirs sont concentrés au sein du Conseil du Commandement Révolutionnaire. Omar el-Béchir devient chef de l'Etat, premier ministre, chef des armées, ministre de la Défense. Proclamé président en 1993, il instaure la charia, interdisant la musique, la danse et les fêtes de mariage. L'ordre est assuré par les Gardiens de la moralité et défenseurs de la vertu.

Omar el-Béchir héberge Osama Ben Laden entre 1991 et 1996, ce qui lui rapporte de l'argent une aura d'icône de l'islam radical. Il finit par expulser Ben Laden suite à la colère des gouvernements d'Afrique du Nord qui ont subi des attentats sur leur sol.

Aujourd'hui mis en cause par la Cour pénale internationale qui l'accuse de génocide au Darfour, Omar el-Béchir harangue la foule : "Le Soudan est visé parce que nous refusons de courber l'échine devant le colonialisme. Nous ne nous agenouillons que devant Dieu !" Réponse de la foule : "A bas les Etats-Unis !"