jeudi 12 février 2009

Hindous et musulmans contre la Saint-Valentin

L'année dernière, plus de cent membres du groupe extrémiste hindou Shiv Sena rassemblés dans le centre de New Delhi brûlaient des cartes postales de Saint-Valentin et chantaient "Mort à la Saint-Valentin !" ou encore "Les gens qui fêtent la Saint-Valentin devraient être être bombardés avec des chaussures !"

Certains de ces défenseurs autoproclamés des valeurs traditionnelles indiennes menaçaient de battre les couples pris en train de se peloter en public. La police anti-émeute les a empêchés d'attaquer les restaurants qui offraient des menus spéciaux pour la Saint-Valentin.

"C'est une conspiration pour égarer les jeunes gens de notre pays," affirmait Jai Bhagwan Goel, chef de la brache d'Inde du Nord de Shiv Sena. "Nous savons qu'en Amérique, même des filles non mariées de 11 ou 12 ans sont devenues mères... et un homme sur deux là-bas est divorcé." "C'est leur culture ; on ne peut pas accepter ça ici."

Pendant ce temps, dans le Cachemire indien, des groupes islamiques séparatistes protestaient eux aussi contre la Saint-Valentin. Environ 40 manifestants, se donnant le nom de "Forum contre le mal social", se dirigeaient vers un quartier populaire de restaurants à Srinagar, la principale ville de la région, et demandaient aux boutiquiers de refuser de servir des couples et d'éviter les pratiques non-islamiques ce jour-là.

"Le gouvernement promeut de telles obscénités," disait Asiya Andrabi, le chef du seul mouvement de femmes séparatiste, Dukhtaran-e-Millat. La police les a contraints à se débander, eux aussi.

Menacés par les traditionnalistes et par le mauvais temps, les amoureux pouvaient toujours placer des petites annonces. Un certain Manoj écrivait ainxi à sa bien-aimée : "Mon coeur est comme un chou. Divisé en deux : les feuilles sont pour les autres et le coeur pour toi."

Joyeuse Saint-Valentin !